Fête-Dieu : la ferveur des paroissiens

A l’occasion de la Solennité du Saint-Sacrement, appelée autrefois Fête-Dieu, les paroissiens étaient venus nombreux participer à la messe à Notre-Dame du Port, suivie de la procession en direction de l’église Saint-Joseph.

Avant l’évangile, l’abbé Pierre-Antoine a proclamé la séquence “Sion, célèbre ton Sauveur”,  traduction du latin “Lauda Sio Salvatorem”.

Cette prière de Saint Thomas d’Aquin est composée de vingt-quatre strophes. 

Elle évoque le mystère eucharistique et la Présence réelle ; les quatre dernières strophes s’adressent au Christ.

Redécouvrez-la et méditez-la à nouveau !

 

Sion, célèbre ton Sauveur,
chante ton chef et ton pasteur
     par des hymnes et des chants.

Tant que tu peux, tu dois oser,
car il dépasse tes louanges,
     tu ne peux trop le louer.

Le Pain vivant, le Pain de vie,
il est aujourd’hui proposé
     comme objet de tes louanges.

Au repas sacré de la Cène,
il est bien vrai qu’il fut donné
     au groupe des douze frères.

Louons-le à voix pleine et forte,
que soit joyeuse et rayonnante
     l’allégresse de nos cœurs !

C’est en effet la journée solennelle
où nous fêtons de ce banquet divin
     la première institution.

À ce banquet du nouveau Roi,
la Pâque de la Loi nouvelle
     met fin à la Pâque ancienne.

L’ordre ancien le cède au nouveau,
la réalité chasse l’ombre,
     et la lumière, la nuit.

Ce que fit le Christ à la Cène,
il ordonna qu’en sa mémoire
     nous le fassions après lui.

Instruits par son précepte saint,
nous consacrons le pain, le vin,
     en victime de salut.

C’est un dogme pour les chrétiens
que le pain se change en son corps,
     que le vin devient son sang.

Ce qu’on ne peut comprendre et voir,
notre foi ose l’affirmer,
     hors des lois de la nature.

L’une et l’autre de ces espèces,
qui ne sont que de purs signes,
     voilent un réel divin.

Sa chair nourrit, son sang abreuve,
mais le Christ tout entier demeure
     sous chacune des espèces.

On le reçoit sans le briser,
le rompre ni le diviser ;
     il est reçu tout entier.

Qu’un seul ou mille communient,
il se donne à l’un comme aux autres,
     il nourrit sans disparaître.

Bons et mauvais le consomment,
mais pour un sort bien différent,
     pour la vie ou pour la mort.

Mort des pécheurs, vie pour les justes ;
vois : ils prennent pareillement ;
     quel résultat différent !

Si l’on divise les espèces,
n’hésite pas, mais souviens-toi
qu’il est présent dans un fragment
     aussi bien que dans le tout.

Le signe seul est partagé,
le Christ n’est en rien divisé,
ni sa taille ni son état
     n’ont en rien diminué.

* Le voici, le pain des anges,
il est le pain de l’homme en route,
le vrai pain des enfants de Dieu,
     qu’on ne peut jeter aux chiens.

D’avance il fut annoncé
par Isaac en sacrifice,
par l’agneau pascal immolé,
     par la manne de nos pères.

Ô bon Pasteur, notre vrai pain,
ô Jésus, aie pitié de nous,
nourris-nous et protège-nous,
fais-nous voir les biens éternels
     dans la terre des vivants.

Toi qui sais tout et qui peux tout,
toi qui sur terre nous nourris,
conduis-nous au banquet du ciel
et donne-nous ton héritage,
     en compagnie de tes saints.
Amen.

A la fin de la célébration, les fidèles sont invités à sortir et à suivre en procession le Saint-Sacrement, abrité sous un dais porté par quatre paroissiens. 

Le cortège de fidèles tout en priant et chantant, avance lentement.

Une volée de servantes d’assemblée, en cape blanche, sèment sur le chemin du Saint-Sacrement des pétales de roses. 

Une grande ferveur paroissiale s’élève dans les rues du quartier.

Merci chers bergers de la Sainte-Famille de nous entraîner à vivre dans la “Présence réelle”.