Pèlerinage à Cotignac du Cœur des Hommes

Chaque année, le premier week-end de juillet, le sanctuaire de Cotignac accueille le pèlerinage des hommes et des pères.

L’évènement rassemble des pèlerins de toutes conditions et de tous âges, car la paternité revêt bien d’autres formes que la paternité biologique.

Ce 5 juillet un groupe de la paroisse de la Sainte Famille (on appelle cela un chapitre) s’est donné rendez-vous à 8h pour marcher vers Cotignac au départ de l’église du Luc. 10 pèlerins de Nice étaient au rendez-vous. Ils sont rejoints par 4 pèlerins venus de l’Isère. L’abbé Vincent Bottin accompagne le groupe. Tous ne se connaissent pas mais déjà une communauté se forme.

Café, briefing et on se met en route, direction Flassans sur Issoles. La prière rythme les 15 km de marche et en particulier la méditation des mystères du chapelet.

Une première pause permet de mieux faire connaissance et de partager les intentions de tous. Chacun vient ici pour rendre grâce ou pour demander des grâces. Chacun accueille les préoccupations des autres qui sont parfois lourdes à porter. L’esprit est au partage, à la fraternité bienveillante et discrète malgré le peu de mots qui sont échangés : on ne commente pas, on ne juge pas, on accueille.

On se remet en route et on est déjà un peu plus en communion. La pause pique-nique est joyeuse et placée aussi sous le signe du partage. L’après-midi permet de reprendre la prière et de renforcer les liens. On marche souvent deux par deux, on se confie comme rarement.

L’étape du soir Besse-sur-Issole, nous reçoit en pleine fête médiévale. Accueil au presbytère de l’église, messe (en latin), apéritif au soleil du soir au bord d’un plan d’eau, dîner simple. On dort à l’intérieur de l’église : la prière est encouragée et les ronflements amplifiés.

La marche du lendemain samedi vers Cotignac est plus longue : plus de 30km. On a le temps de parler, de prier, de se confesser en queue de peloton. Plus chaude aussi. Heureusement les marcheurs ont l’occasion de se baigner dans l’Argens avant d’arriver en fin de journée à Cotignac par une montée raide et épuisante.

À l’arrivée, l’atmosphère est à la fête : 1900 pèlerins sont au rendez-vous et la tireuse à bière fonctionne à plein. On retrouve parfois de vieilles connaissances, venues de toute la France.

Le site est bondé, les restanques saturées de tentes et de duvets. La messe est magnifique, le cortège des prêtres sans fin. On dîne comme on peut, sur un maigre espace.

Puis c’est la veillée : témoignage, chants, intentions, prière des frères, confessions jusque tard dans la nuit. On dort un peu, sous la menace d’une averse qui ne dure pas mais inquiète le dormeur.

Le dernier jour, dimanche, est consacré à une marche à Saint Joseph : 3km vers la source miraculeuse annoncée par Saint Joseph en 1660 à un berger assoiffé. Les pèlerins glissent leurs intentions écrites dans une corbeille, et boivent l’eau de la source que les sœurs ont pris soin de stocker pour faire face à l’affluence. Retour à Cotignac. La messe de clôture est une apothéose.

Ensuite, chacun doit repartir dans son Nazareth. Il faut se résigner à se séparer, et c’est l’occasion de mesurer la densité des liens qui se sont tissés. Il faudra garder au cœur la certitude que la fraternité existe, l’Espérance d’un monde meilleur, la confiance en Jésus Dieu et en ses saints, la pratique de la prière.

Le chemin n’est pas terminé. La communion peut demeurer.

Allons, en paix, sur nos chemins de vie, et témoignons.

Texte de Benjamin, paroissien et membre du Cœur des Hommes